A la fin du 12ème siècle, un prêtre administre l'église mère de Raismes et son église fille d'Aubry, qui ne dispose cependant d'aucune chapelle.
En 1244, Aubry est érigée en paroisse et église mère avec prêtre résident.
La construction d'une première église semble être attestée par la mention de l'année 1300, sur l'un des piliers intérieurs de l'église actuelle.
L'église fera l'objet de différents agrandissements et remaniements, dont le plus important date de 1548, année que certains historiens identifient comme celle de la construction de la première église. La mention de cette date, qui figurait au-dessus de la porte d'entrée de l'église, a aujourd'hui disparu.
L'église est depuis cette année 1548 dédiée à Sainte Marie-Madeleine. Les dates ultérieures des transformations figurant sur les piliers de l'église, sont celles de 1684 et de 1888.
L'église d'Aubry - Histoire
Les chercheurs en architecture peuvent se pencher à loisir sur l'organisation spatiale de l'église qui trahit ses agrandissements successifs. La mise à jour, au cours de travaux réalisés en 2002, de différentes structures dissimulées par l'autel situé dans la nef latérale droite, ouvre, plus encore, le champ des investigations : pourquoi à cet endroit ce passage de corps et cette fenêtre dont l'appareillage suggère que nous sommes ici à l'extérieur de l'église, ou encore, vers quelle crypte ou tunnel mène ce passage voûté.
L'église se distingue également par ses ornements qui demeurent très riches, malgré la suppression de multiples éléments, statues, anges aux chandeliers et chemin de croix vers les années 1960.
Un seul des quatorze tableaux composant le chemin de croix retrouvé, il y a quelques années, derrière l'autel et mis à l'abri de l'humidité par la municipalité, est aujourd'hui visible dans la nef. Il correspond à la quatrième station " Jésus rencontre sa mère " et témoigne de la qualité de l'ensemble du chemin de croix.
Les visiteurs découvriront en particulier les vitraux qui évoquent pour la plupart la vie de Sainte Marie-Madeleine, dont la lecture commence à gauche, dans le choeur, en regardant l'autel et se poursuit vers la droite en descendant l'église :
- Marie-Madeleine, la pécheresse repentie, se tient aux pieds de Jésus chez Simon le Pharisien
- A Béthanie, près de Jérusalem, dans la maison de Lazare, un ami de Jésus
- Jésus ressuscite Lazare
- Marie-Madeleine devant la croix avec la Vierge et Saint Jean
- Jésus ressuscité apparaît à Marie-Madeleine
- Marie-Madeleine arrivant à Marseille, après l'ascension du seigneur
- Marie-Madeleine se retire dans la solitude à la Sainte-Baume
- Marie-Madeleine est emportée au ciel par les anges
Deux petits vitraux situés dans le cur méritent également l'attention du visiteur. Celui de gauche, en regardant l'autel, représente, selon toute vraisemblance Sainte Marguerite-Marie, à qui le Christ est apparu en 1673 et 1675. Celui de droite, représente le Sacré-Coeur.
Deux dalles funéraires très marquées par l'usure des passages répétés des fidèles, sont visibles au bout de l'allée centrale, celle de dame Anne-Alexandrine née Waziers-Wavrin et celle de ses parents Nicolas de Waziers-Wavrin et dame Anne-Marie de Glimes (XVIème siècle).
De même, deux grandes dalles funéraires de pierre bleue de Soignies, qui recouvraient initialement les tombes de Robert de Waziers, seigneur de Gouzocourt et de son épouse Charlotte de Lapierre, dame d'Aubry (XVIIème siècle), et qui furent plus tard fixées au mur extérieur de l'église, s'offrent aux regards des visiteurs. Citons encore :
- la plaque commémorative en l'honneur de Monsieur Sénac de Meilhan, intendant du Hainaut, dont le rôle fut primordial dans l'éradication de l'épidémie de choléra de 1777. Cette plaque évoque également la désignation des deux premières rosières d'Aubry, dont les vertus furent récompensées grâce à une gratification faite par le roi à Monsieur Dufresnoy, médecin, pour les soins prodigués au cours de l'épidémie.
- le christ aux liens, statue trouvée en 1975 dans un fossé (art flamand XVème siècle)
Malheureusement, l'église connaît les assauts du temps et malgré de nombreuses interventions, les dégradations se multiplient. Les défauts d'étanchéité qui ont vu le jour, dans les dernières années, ont permis à l'humidité de faire son oeuvre.
Après la prolifération et l'éradication en 2002 du mérule, un champignon insidieux, qui profitant de l'humidité et d'une température idéale à sa croissance, a attaqué successivement le parquet de la sacristie et les boiseries ornementales du chur, le problème auquel la collectivité est confrontée est celui de la fissuration de la voûte en plusieurs endroits.
Ces fissurations résultent également de l'humidité qui a eu raison de la poutre longitudinale de la nef en diminuant la résistance de ses extrémités et en réduisant de même sa capacité à porter la voûte. Des travaux de confortement provisoires ont été réalisés dans l'urgence.
Face au coût des travaux de réparation définitive, une mobilisation de toutes les bonnes volontés, fidèles, commune d'Aubry, amateurs d'art et d'histoire, ou autres esthètes aimant les beaux patrimoines, est attendue. La commune et l'APREPA sont vos interlocuteurs pour garder vie à notre patrimoine commun.