La rue Salengro se divise en deux rues depuis la rue Théophile Brassart qui s'achèvent sur la place Salengro.
Dans le prolongement de la place, la rue Jean Hourdequin va rejoindre le centre du village, à l'arrière de la'ancienne brasserie Denys.
Ces rues et place portent le nom de Roger Salengro , né le 30 mai 1890 à Lille et mort le 18 novembre 1936.
Après la guerre de 14-18, durant laquelle il a été fait prisonnier, il figure parmi les principaux animateurs de la SFIO dans le Nord.
En 1925, Roger Salengro succède à Gustave Delory comme maire de Lille et est réélu en 1929 et 1935.
Député socialiste de 1928 à 1936, il devient en 1936 ministre de l'Intérieur du Front populaire de Léon Blum.
C'est lui qui annonce la signature des accords de Matignon en juin 1936. On lui doit aussi la loi sur la dissolution des ligues, le 18 juin 1936.
A l'été 1936, il fait l'objet d'une campagne de presse infamante de la part de la presse d'extrême-droite, en raison de son action contre les ligues et de son projet de nationalisation des gazettes d'extrême-droite.
Le 14 juillet 1936, le quotidien de Charles Maurras, L'Action française, publie un article non signé s'indignant que Roger Salengro puisse s'incliner devant la tombe du soldat inconnu, puis se poursuit le 21 août 1936, avec la publication par le journal d'extrême-droite Gringoire d'un article qui pose la question « Roger Salengro, ministre de l'Intérieur, a-t-il déserté le 7 octobre 1915 ? » Cette campagne sera relayée à la Chambre des députés par le chef de file de son opposition municipale à Lille.
Cette accusation avait déjà été formulée auparavant, en 1923, par le Parti communiste.
Bien que l'accusation de désertion ait été reconnue comme infondée des années auparavant, le soldat Salengro ayant en fait été capturé par l'ennemi, la polémique enfle durant l'été dans un pays encore marqué par la guerre contre l'Allemagne.
Malgré le soutien de la Chambre des Députés, ne supportant plus les calomnies,Roger Salengro décide de mettre fin à ses jours. En pleine inspection à Lille, le 17 novembre 1936, Salengro rentre chez lui dans la soirée. Seul dans son appartement, il ouvre le robinet de la gazinière, laisse ouvert sur la table deux exemplaires du Gringoire, ainsi que deux lettres : l'une adressée à Léon Blum et l'autre à son frère. Roger Salengro meurt dans les minutes qui suivent.
Il écrit : « S'ils n'ont pas réussi à me déshonorer, du moins porteront-ils la responsabilité de ma mort ».
Le jour de ses obsèques, Léon Blum lui rend un vibrant hommage, accusant les journaux d'opposition de sa mort. Plus d'un million deux cent mille personnes assistent aux obsèques du ministre décédé, ce qui en fait les plus grandes funérailles nationales depuis celle de Victor Hugo. Roger Salengro est enterré au cimetière de l'Est à Lille.
Un mois après son décès, une proposition a été adressée au maire d'Aubry (Monsieur Oscar LEBRUN), sans doute par la section locale du parti socialiste - SFIO en vue de donner le nom de Roger Salengro à la place publique. Après délibération le Conseil Municipal a choisi, le 19 décembre 1936, de donner son nom à la Rue du Petit Marais, à partir du 1er janvier 1937.